L’année 2018 est celle de tous les paradoxes au Maroc ! En
effet, 2018 a connu l’une des malversations politiques et économiques les plus
controversées avec l’affaire Saham et une sorte de complicité avec le ministre
de l’économie et des finances qui font profiter à cet assureur, grâce à un amendement dans la
loi de finances, la coquette somme de 360 millions de dirhams. c’est aussi
l’année d’un chaos économique marquant une période charnière qui sépare ce qui
la précède de ce que nous vivons actuellement. Etant témoin d’une conjoncture
économique défavorable, cette année a vu naître une forte protestation. Loin du
vacarme habituel des manifestations populaires dans les rues et espaces publics,
ce mouvement silencieux a été une réponse implacable à une situation qui ne
fait qu’empirer.
Attestant de la colère, autant des catégories défavorisées
que de la classe moyenne qui ne faisait qu’augmenter depuis le lancement des
premières mesures d’austérité dont la suppression de la subvention des prix des
carburants, le boycott a fait l’effet d’un pavé jeté dans la marre. Ayant été
sous-estimé au départ, ses conséquences tant sur le plan économique qu’au
niveau politique ne se sont pas fait attendre.
Mais, au-delà de sa dimension purement socioéconomique, cette
question a également des aspects politiques. C’est d’ailleurs de là d’où vient cette volonté qui ne se limite pas seulement à rendre compte d’un mouvement de
protestation, mais d’en déterminer les causes les plus profondes, d’en cerner
les différents aspects et d’en tirer les leçons.
Face à cette crise, ni l’anticipation, ni la gestion du
risque n’ont été au rendez-vous. Trois grandes entreprises semblent avoir été
piégées dans les filets d’un mouvement qui se nourrissait de facteurs aussi
variés que complexes. Leurs réactions et celle du gouvernement face au boycott
étaient pour le moins catastrophiques. Au lieu de tempérer et de calmer les
esprits tourmentés par une série de mesures défavorables, ces réactions ont
ajouté du feu à l’ardeur d’une sérieuse colère populaire. Les dégâts ont été
énormes à plus d’une échelle.
En
définitive, l’année 2018 a été l’année de la réaction du consommateur marocain.
N’ayant d’autres moyens de protection de ses droits, il a songé à
la vengeance économique : une solution qui a porté ses fruits, mais qui
a sans doute causé des dommages collatéraux pour une économie déjà en crise.
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