lundi 22 juillet 2019

Le boycott, une arme à double tranchants!


L’année 2018 est celle de tous les paradoxes au Maroc ! En effet, 2018 a connu l’une des malversations politiques et économiques les plus controversées avec l’affaire Saham et une sorte de complicité avec le ministre de l’économie et des finances qui font profiter à cet assureur, grâce à un amendement dans la loi de finances, la coquette somme de 360 millions de dirhams. c’est aussi l’année d’un chaos économique marquant une période charnière qui sépare ce qui la précède de ce que nous vivons actuellement. Etant témoin d’une conjoncture économique défavorable, cette année a vu naître une forte protestation. Loin du vacarme habituel des manifestations populaires dans les rues et espaces publics, ce mouvement silencieux a été une réponse implacable à une situation qui ne fait qu’empirer.

Attestant de la colère, autant des catégories défavorisées que de la classe moyenne qui ne faisait qu’augmenter depuis le lancement des premières mesures d’austérité dont la suppression de la subvention des prix des carburants, le boycott a fait l’effet d’un pavé jeté dans la marre. Ayant été sous-estimé au départ, ses conséquences tant sur le plan économique qu’au niveau politique ne se sont pas fait attendre.

Mais, au-delà de sa dimension purement socioéconomique, cette question a également des aspects politiques. C’est d’ailleurs de là d’où vient cette volonté qui ne se limite pas seulement à rendre compte d’un mouvement de protestation, mais d’en déterminer les causes les plus profondes, d’en cerner les différents aspects et d’en tirer les leçons.

Face à cette crise, ni l’anticipation, ni la gestion du risque n’ont été au rendez-vous. Trois grandes entreprises semblent avoir été piégées dans les filets d’un mouvement qui se nourrissait de facteurs aussi variés que complexes. Leurs réactions et celle du gouvernement face au boycott étaient pour le moins catastrophiques. Au lieu de tempérer et de calmer les esprits tourmentés par une série de mesures défavorables, ces réactions ont ajouté du feu à l’ardeur d’une sérieuse colère populaire. Les dégâts ont été énormes à plus d’une échelle.

En définitive, l’année 2018 a été l’année de la réaction du consommateur marocain. N’ayant d’autres moyens de protection de ses droits, il a songé à la vengeance économique : une solution qui a porté ses fruits, mais qui a sans doute causé des dommages collatéraux pour une économie déjà en crise.



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