Dans l'enceinte de l'aéroport Mohamed V, des voyageurs s'activent, tirent leurs valises et s'apprêtent, pour la plupart, à prendre l'avion pour la première fois de leur vie. Habillés tous et entièrement en blanc, il est facile de deviner leur destination : la Mecque. Au milieu de ce vacarme, un dialogue entre un douanier et une vieille femme laisse perplexe!
- Cette valise ne peut en aucun cas être la vôtre Hajja.
- C'est la mienne mon garçon, j'en suis certaine.
- Mais, c'est impossible! Il doit y avoir une erreur quelque part.
- Pourquoi mon garçon?
- Je n'ose pas vous le dire Hajja. Mais, avez-vous des enfants, des adolescents à la maison?
- Non, mon garçon. Je vis toute seule. Mes fils et filles travaillent à l'étranger. On m'a dit que la plus jeune, l'unique célibataire de mes enfants, travaille dans un pays à coté de la Mecque.
- Et votre mari?
- Hélas! Il a pris sa retraite de la vie l'an dernier mon enfant. Il n'est plus parmi nous.
- Mais, non Hajja! Il y a un problème ici.
- Lequel mon garçon?
- Franchement Hajja, j'ai trouvé dans votre valise quelque chose qui ne peut vous appartenir.
- Qu'as-tu trouvé mon garçon?
Il lui montre une bouteille de whiskey et lui dit :
- Celle-là Hajja.
- Celle-là, oui...il fallait me le dire, c'est la mienne...c'est la mienne mon garçon, tu m'as fait une de ces peurs...j'en ai cruellement besoin, a-t-elle lancé en affichant un sourire de gamine.
- Comment? C'est la vôtre? Mais, c'est Haram (illégitime)! Vous êtes à destination de la terre sainte...Comme si c'était permis si elle ne s'apprêtait pas à prendre un vol vers Makkah Al-Moukarramah.
- Oh mon enfant ! Ne vois-tu pas que je suis trop vieille pour faire le tour de la Kaaba. Deux ou trois verres de cette liqueur suffit à me faire faire plusieurs tours toute en restant à ma place...
Le douanier la laisse partir. Nous n'avons pu savoir s'il a confisqué ou non le whiskey. De toute façon, il n'ouvre que quelques valises au hasard. C'était juste un drôle de hasard!Une situation hilarante!
Mais, loin d'être unique, ce genre de prétexte surréaliste se répète interminablement dans notre quotidien. Tout comme son mari, son frère et son père, toute femme enchaîne les mensonges pour éviter les critiques devenus insurmontables à l'ère de l'Internet. On en a marre de se justifier et de défendre un point de vue que l'on sait, à l'avance, insensé. L'absurde de Sartre et de Camus devient le réel pour monsieur le Hajj et madame la Hajja.
Le réel est virtuel et le virtuel est réel. Beaucoup de femmes se retranchent et s'accrochent à la fiction, à un amour infaillible d'un personnage parfait sous tous rapports. Les hommes se perdent dans l'imagination d'un monde meilleur, celui de l'au-delà où des déesses à la chaire d'ange viendraient enfin satisfaire leur goût démesuré de mâle dominant aux serveuses multiples...
Le réel est virtuel et le virtuel est réel. Beaucoup de femmes se retranchent et s'accrochent à la fiction, à un amour infaillible d'un personnage parfait sous tous rapports. Les hommes se perdent dans l'imagination d'un monde meilleur, celui de l'au-delà où des déesses à la chaire d'ange viendraient enfin satisfaire leur goût démesuré de mâle dominant aux serveuses multiples...
Le douanier raconta sa journée à sa femme. Aucune réaction! C'est comme si elle n'entendit rien. Elle voulait lui raconter une histoire semblable : comment toutes les femmes et les filles conviées au mariage de sa cousine la semaine dernière furent droguées à leur insu et que cette nuit là était inoubliable pour elle et pour beaucoup d'autres femmes car elles se sentirent quelque temps débridées et en chaleur extrême...
Elle n'osa point. Un tel aveu serait synonyme de trahison...Une trahison qu'il ne supportera pas même s'il est lui-même surnommé par les douanières de "Dragueur moustachu". Une moustache. Voilà un nom féminin indiquant la masculinité. Cet homme n'était-il pas le fils, le produit d'une femme? C'est sa mère qui a façonné sa vie à jamais. Elle lui apprenait que ses soeurs, la cadette comme l'ainée, étaient à son service. Il lui est interdit de se servir du thé lui-même. Il doit être servi par l'une de ses soeurs. Pour se laver les mains, pas besoin de bouger, l'une de ses soeurs s'occupera de la chose comme si on vivait encore au 18ème où je ne sais quel siècle. Même après leur mariage, les soeurs sont également le pur produit de la même mère : des personnages résignés, des personnes sans opinion et sans personnalité.
Elle n'osa point. Un tel aveu serait synonyme de trahison...Une trahison qu'il ne supportera pas même s'il est lui-même surnommé par les douanières de "Dragueur moustachu". Une moustache. Voilà un nom féminin indiquant la masculinité. Cet homme n'était-il pas le fils, le produit d'une femme? C'est sa mère qui a façonné sa vie à jamais. Elle lui apprenait que ses soeurs, la cadette comme l'ainée, étaient à son service. Il lui est interdit de se servir du thé lui-même. Il doit être servi par l'une de ses soeurs. Pour se laver les mains, pas besoin de bouger, l'une de ses soeurs s'occupera de la chose comme si on vivait encore au 18ème où je ne sais quel siècle. Même après leur mariage, les soeurs sont également le pur produit de la même mère : des personnages résignés, des personnes sans opinion et sans personnalité.
Aujourd'hui que les choses ont avancé les femmes réclament la parité, c'est comme si elle demandent la charité. Elles doivent s'affirmer, c'est tout. Les statistiques sont de leur côté. Les filles se scolarisent plus et plus longtemps que les garçons. Elles obtiennent leurs diplômes, décrochent des emplois jadis réservés aux hommes. Malheureusement, la majorité d'entre elles pensent que la réussite, la vraie, c'est d'avoir un mari....