Certaines femmes méritent des statues. Ces femmes que je rencontrais au bord du train reliant Marrakech à Tanger sont à applaudir. Elles ne pèsent chacune que quelque cinquante kilogrammes au départ, mais plus de cent au retour. Pour échapper aux agents de la douane, elles enfilent une trentaine, sinon une centaine de pyjamas, se coiffent d'une multitude de foulards. Elles grossissent pour la bonne cause: le pain quotidien.
On doit les admirer ces femmes aussi que l'on nomme les mulets. Pour moi, les mulets sont leurs maris incapables d'un tel exploit : défier les autorités, le mauvais temps, les intempéries tout en portant une centaine de kilos leur courbant le dos pour quelques sous. Ces femmes remplacent les hommes, dépassent les hommes...
On doit les admirer ces femmes aussi que l'on nomme les mulets. Pour moi, les mulets sont leurs maris incapables d'un tel exploit : défier les autorités, le mauvais temps, les intempéries tout en portant une centaine de kilos leur courbant le dos pour quelques sous. Ces femmes remplacent les hommes, dépassent les hommes...
Tout au long du trajet reliant les villes du Sud à celles du Nord, elles racontent leurs aventures et surtout leurs mésaventures conjugales. L'une d'elles avait découvert que son mari la trompait, l'a même pris la main dans le sac. Elle a vite compris qu'il attendait juste qu'elle prenne le chemin de la gare pour que sa convive vienne la remplacer.
Elle raconte aussi comment, par perspicacité, elle avait dû pardonner un acte aussi sordide pour protéger son foyer. Les autres étaient toutes d'accord et se félicitaient qu'une des leur puisse mettre tout le mal au second plan pour que la routine ne soit perturbée par un acte d'une lâcheté et d'un cynisme extrêmes.
Ces hommes ingrats sont des chats, voire des rats, avec qui il faudrait continuer à coexister même s'ils salissent le foyer, disent-elles. Ces femmes et bien d'autres sont admirables. Elles sont si rationnelles qu'on dirait des hommes, si fières d'avoir pardonné qu'on dirait des déesses. Prendre leur mal en patience est leur devise. Eles sont de vraies femmes ces Marocaines oubliées...
Elle raconte aussi comment, par perspicacité, elle avait dû pardonner un acte aussi sordide pour protéger son foyer. Les autres étaient toutes d'accord et se félicitaient qu'une des leur puisse mettre tout le mal au second plan pour que la routine ne soit perturbée par un acte d'une lâcheté et d'un cynisme extrêmes.
Ces hommes ingrats sont des chats, voire des rats, avec qui il faudrait continuer à coexister même s'ils salissent le foyer, disent-elles. Ces femmes et bien d'autres sont admirables. Elles sont si rationnelles qu'on dirait des hommes, si fières d'avoir pardonné qu'on dirait des déesses. Prendre leur mal en patience est leur devise. Eles sont de vraies femmes ces Marocaines oubliées...
À suivre...
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