mardi 27 novembre 2018

L'amour éternel

On était ravi, aux anges, planant dans les cieux, 
C'est comme si on nageait ensemble dans un bonheur vicieux...
Une douce et agréable brise relève par moment ta mèche, révèle ton regard mystérieux. 
Tes lèvres charnues et colorées à la rosée 
Inspirent la douceur d'un printemps osé. 
Quand tu souris, l'éclat de ta dentition illumine chaleureusement l'espace, 
Immortalise l'instant et remplit de bonheur la place. 
Quand tu parles, le temps s'arrête, rien ne paraisse :  
Les êtres et les choses disparaissent. 
Il n'y a que toi dans mes bras. 
Il n'y a que nous ici-bas. 
Je te murmure ces mots que tu adores. 
Ce doux dialogue, parsemé de discours vrais que tu implores, 
Il nous bercent tels des bébés, 
Nous envhit tel le froid fouettant des âmes courbées, 
Tels des colombes perchées sur une branche invisible, 
Celle de l'amour et de la passion infaillibles. 

Se détendre, se parler et s'adonner au plaisir du moment en jetant tout derrière soi, en oubliant même qu'on existe, en croyant à raison qu'on transperce le temps et l'espace qui emprisonne nos envies et au dessus du monde qui nous entoure, blottis, l'un contre l'autre, tels des nuages, transcendant l'époque, défiant les frontières du soir et du matin, c'est ce qu'on a toujours ardemment désiré...
Voilà, on y est enfin. 
Rien ne tourmentra notre quiétude madame. 
Rien ne nous gênera. Aucun trouble, aucun drame.
Car pour nous, c'est l'amour qui rame 
Pour nous mener à des ports débordant de charme. 
Des deux côtés de notre limpide chemin, 
Se dressent mille et une marguerites à dessein,
C'est comme pour nous rappeler la tiédeur de la saison, 
C'est comme pour nous dire : aux autres la folie et à vous la raison. 
Mais nous, nous sommes devenus irrationnels 
Pour avoir goûté à cette sensation solennelle, 
Celle de la passion folle et éternelle, 
En plein milieu du chaos du désir charnel, 
Au beau moment de cet été paternel.
Je me souviens de toi et me réveille en émoi, et je suis là bien vivant parmi les autres, parmi les estivants. Je ne veux et désire rien d'autre que de fermer la porte à toutes les autres, celles qui me chantent leurs vertues et celles auprès desquelles tout discours redemptoire s'était tu.  Je ne veux plus rien entendre, je ne cherche plus que ton beau coeur tendre. Je ne veux vraiment plus rien, je veux seulement que mon corps soit le tien.
Tiens donc ce corps vigoureux puisque je te l'offre en amoureux. Soyons une seule et unique personne du moment où je me plains et te pardonne de ne pas m'avoir offert ton corps en sacrifice bien que j'apporte mon coeur comme pierre à l'édifice.
Tiens et ne regrette rien, ni les erreurs, ni les rondeurs de tes reins, ni les contours de tes seins. Car moi, je t'ai aimé et chéri jusqu'à ma tombe fleurie. Mais, vain ce que tout cela m'importe, parce qu'avec moi ton doux souvenir me conforte, Oui jusqu'à la résurrection je me passionne, pour ton regard et ton corps me positionnent dans l'état et la saison que j'affectionne. Tu me tues, tu me fracasses, juste parce que je te trouvais plus cocasse. Tu n'es surtout pas à mon goût si étrange mais plutôt une déesse qui, pour me servir, devient un ange.
Tu es ainsi, et je suis ainsi, l'ombre de nous-mêmes, l'esprit du messie.
Aime donc mon âme, efface les drames et rentres enfin là où finissent les drames, dans ce coeur aux mille portailles, dans cet havre de paix où rien ne vaille. Finis ta course de deux mètres dans le lit même qui t'a vu naître, celui que je te prépare comme dernier rempart, le nôtre celui au pied duquel se heurtent tous les brouillards. Car notre amour est limpide, et remplit par la passion toute vilaine ambition et bien sûr toute pareille prétention. Car nous sommes aux anges, bien que cela te paraisse vraiment étrange!

vendredi 23 novembre 2018

Blessure et guérison

Les hommes et les femmes sont des êtres complexes, des créatures douées de facultés les différenciant, tout en les rapprochant, de toutes les autres créatures.
Bizarres et imprévisibles, les personnes pensent et repensent aux mêmes choses...Elles se perdent dans leurs pensées et croient enfin à leur destin, tout en refusant d'admettre leur condition : celle d'être là pour disparaître un jour ou l'autre. Ils veulent la pérennité sans pour autant avoir la moindre idée de la raison d'une telle ambition.
Blessants et téméraires dès leur enfance, puisqu'ils meurtissent, voire lacèrement jusqu'au sang les mamelons de celles mêmes qui les mirent au monde, ils nourriraient ensuite les desseins les plus improbables pour leurs semblables.
Si la jalousie, l'appât du gain, la vengeance sont les mobiles les plus en vue de leurs crimes les plus sordides, ils peuvent se montrer encore plus féroces sans aucune raison. Les agressions fortuites, la violence gratuite ne sont pas moins remarquables chez notre espèce.
Ces êtres qui paraissent doux et doués de raison ne laissent guère transparaître les griffes de la bête qui les habite ou qu'ils habitent. Ils sont à l'affût de la moindre occasion de nuire aux autres et de blesser leur prochain.
Qu'il s'agisse de blessures physiques ou morales calculées ou non intentionnelles, les victimes en gardent les traces ou les séquelles qui les motiveront à faire de même à leur tour un jour.
Ces mêmes créatures ont inventé le bien et les nobles valeurs qui sont, à mon sens, «non humaines» car contre-nature. Ces principes sublimes qui nous ont obnubilé depuis longtemps brouillent les esprits et conduisent inéluctablement à une implacable et profonde déception. Cet idéal qui n'existe pas ou peu et auquel croient les hommes et les femmes car les belles histoires, celle qui nous rendaient joyeux, sont celles qui finissent bien, celles qui se terminent sur une note positive, celles dont la fin coïncide avec le triomphe du bien sur le mal...C'est un leurre qui dénote encore plus à quel point nous sommes cruels. Comme s'il ne suffisait pas que le mal soit omniprésent, il fallait nous faire croire que le bien existe et que les forces du bien finissent par vaincre les pires maux qui sévissent partout.
Chez nous, on commence et finit des journées pénibles, et tout compte fait, malheureuses, par des salutations où le bien et ses substituts (lumière, roses...) sont les mots d'ordre. C'est certain: plus cynique que ça, ça n'existe pas! Ou pire que ça, ça serait la mort comme disait l'autre qui a fini par nous crier que c'est formidable! C'est fort minable! Ne l'admettez-vous pas?


mercredi 7 novembre 2018

Sacrifice et sacrilège

Il n'y a rien dire...Que le sacrifice soit qualifié de nul et non avenu, c'est déjà la fin du monde pour celui qui se sacrifie. L'ingratitude peut être comprise dans d'autres situations, mais en cas de sacrifices durables, c'est pénible de l'admettre. Tout peut être digéré hormis l'action de se jeter dans la gueule du loup. Lorsque cela est mal compris, c'est l'incompréhension qui vous submerge. Mais, ça serait mal comprendre les gens d'aujourd'hui : hostiles, ennemis de l'empathie, cruels envers ceux qui leur font du bien. Ils sont nombreux, ces êtres qui vous détestent sous prétexte qu'ils vous aiment. Ce sont des personnes qui ne savent pas du tout ce qu'elles veulent en ce monde. Elles ne sont là peut être que pour empoisonner l'existence aux autres, leur pourrir la vie, leur dire que tous leurs efforts ne valent rien du tout, que leurs sacrifices, aussi nombreux et variés soient-ils, ne veulent absolument rien dire! Il s'agit de vampires et non de personnes comme toi et moi. Il s'agit d'individus qui renient toute action en leur faveur, qui vous accusent, qui vous reprochent d'être celui que vous êtes mêmes si vous n'êtes rien d'autre que leur fidèle serviteur. Rien à dire, n'est-ce pas?

L'absurde

Dans les rues de mon pays circulent les rumeurs et les vérités. Dans les mêmes rues s'activent les gens dans la poursuite de leurs objectifs quotidiens.
Mesquins sont les objectifs et vaines sont les vérités. Ils croisent sur leurs chemins des univers fictifs, des institutions sensées les servir... Tous, oui nous tous, sommes à la merci de cet univers, à cet hippodrome gigantesque qui nous dicte sa loi de hasard. Rien ne tient plus au mérite, mais au hasard, à la coïncidence, à la chance. Les gens vivent avec. Ils savent qu'il ne s'agit que de
l'illusion d'une vie, que du simulacre d'une réalité, celle-là même qu'ils désirent changer.
Ils continuent pour autant à se dire : c'est pas grave!
Personne ne prendra le contre-pied d'une telle affirmation. Tous, vraiment tous, baignent dans la même mer des ténèbres en pleine terre : le brouillard est intense, les rochers dangereux et imprévisibles. Quant aux vents, ils soufflent fort, mais ne mènent que vers l'inconnu et l'incertain. C'est vain d'essayer, ça serait absurde de naviguer...On se courbe tous face à cette tempête trop bête.
Une intransigeance sans nulle pareille est la seule réponse de ces responsables qui le sont moins quand tout dérape. Ils se dérobent à leurs devoirs, occultent leur mission première : servir le citoyen, car ils sont au service d'un agenda malsain...Un agenda où se brouillent les cartes et les visions. Je les ai déjà dépeint ces supérieurs dans une autre chronique :  «la supériorité: une illusion». C'est illusoire de croire en eux et encore plus illusoire d'espérer qu'ils changeront de cap ou qu'ils prennent conscience de la gravité de l'effet de leurs actes. Ils ne se font plus prier. Ils sont sans pitié. Heureusement qu'il existe encore un brin de dignité chez mes semblables pour dénoncer ce mal, cette tragédie, cette folie, cet absurde qu'ils nous imposent sans scrupules.

Une marche de couleur

Sur le sable fin des dunes marocaines,
Marchaient de braves hommes sans inquiétude,
Affrontant les vents de sable et le soleil brûlant par une volonté africaine.
Rien n'empêche leur marche, rien ne gêne leur quiétude...

Après tout, ils sont nombreux et forts de leur conviction:
Retrouver leur terre et les leurs sans frictions.
N'ayant que le drapeau et le Saint Coran comme arme,
Ils partent à une reconquête pacifique qui ne manque pas de charme.

Oeuvre d'un roi éclairé, la marche est une idée lumineuse,
Transcendant l'espace et le temps de l'époque.
C'est un miracle, une manoeuvre prestigieuse,
Faisant la fierté de ce pays exceptionnel qu'est le Maroc.


mardi 6 novembre 2018

Mysticisme et réalité

J'ai toujours considéré la musique comme mystique. Elle a cet effet qui transporte l'individu au delà de son vécu. Un mysticisme inexplicable s'échappe des cordes d'instruments qui prennent des allures érotiques. Les tambours soulèvent les cœurs, bercent les esprits, percent amoureusement le silence, transpercent le vide, tuent l'ennui du moment...Un mélange de sons bien plus agréable, beaucoup plus doux que les choses de tous les jours. Une magie ensorcelante envahit les êtres et l'endroit. Une harmonie, une euphorie orgasmique, une aventure savoureuse, une expérience subtile submergent les personnes sensibles et averties et fait bouger en transes ceux qui le sont moins. Des sons agréables tortillent les neurones, excitent les sens et libèrent l'esprit de ses tourments, le porte au delà de lui-même, le transporte vers un monde magique, un univers mystique. Bien éloigné de la morosité et de la grisaille quotidiennes, navigant désormais dans des cieux étoilés en plein jour, dégagés en plein hiver, on ne ressent plus que la joie, le plaisir et la plénitude, tout en étant complètement noyé dans une voluptueuse béatitude. C'est comme se laisser emporter par un courant marin vers et dans la tiédeur des îles paradisiaques. C'est un rêve, c'est comme jouer du piano sans toucher le clavier. Les passionnantes mélodies, qui se déroulent à merveille, sont secrétées spontanément de ces appareils mystiques et enchanteurs. Heureusement qu'il existe cette musique, enivrante oeuvre, défiant le réel plombé ici et là par les tirs de chars et les détonations insensées et injustifiables aux sens propre et figuré.

   

samedi 3 novembre 2018

Remettre les pendules à l'heure

-L'heure est grave!
-Mais, elle n'appelle pas pour autant d'actions urgentes...
-La situation n'est donc pas aussi critique pour toi...N'est-ce pas?
-Non...Elle est désespérée.

C'est de cette manière que de vains dialogues, monologues et discussions commencent ou finissent, c'est-à-dire sans aboutir à des résultats. Dépourvues de tout objectif, ces parodies, ces imitations conversationnelles n'ont rien à envier aux discussions sérieuses car pour le ou les protagonistes il s'agit toujours de jouer le premier rôle et de prendre ce malin plaisir à contredire l'autre ou soi-même. Le sérieux n'est pas d'actualité. Les promesses issues de discussions longues et houleuses ne sont presque jamais tenues comme pour se contredire et non seulement aller à l'encontre de ce que désirent ou pensent les autres. Pour ne pas me contredire et rester fidèle à moi-même et cohérent par rapport à mes pensées, je ne fais que reprendre ici une idée clairement exprimée dans, et par, l'Albatros (https://agoujgalkamal.blogspot.com/2018/10/lalbatros.html?m=1)



mercredi 31 octobre 2018

Le règne de l'injustice

Le déséquilibre, la perversité, la maladie sont les maîtres-mots qui définissent notre société actuelle. Un peuple qui manque de tout, qui manque surtout de lucidité. Des pans entiers de la vie des individus furent, pendant longtemps, marqués par l'injustice et la malchance, tant et si bien que les uns deviennent injustes envers eux-mêmes, envers leurs parents, leurs frères, leurs amis, leurs voisins et leurs semblables. Une injustice fortuite, une conduite qui n'est dictée que par la persécution voulue, préméditée à l'instar de celle que l'on subit depuis toujours...

Il semble que nous sommes en pleine jungle, dépourvus de toute faculté mentale, tels des animaux, des bêtes, voire pire. On est prêt à tuer, sinon à meurtrir nos mourants jusqu'à ce qu'ils préfèrent la mort à la vie.
Le vice devient, pour tous, un sport national. On cherche, inlassablement, au-delà de toute valeur superflue, à violer les règles. Un comportement subversif, un dérèglement progressif prend possession de nous, nous submerge, nous terrasse.

J'ai su résister...qui a pu le faire? Puis-je encore le faire?...Je n'en sais plus rien : la maladie est contagieuse et le terreau est d'autant plus fertile pour la germination de pathologies semblables, voire à d'autres bien plus ravageuses...Que le Tout-Puissant rétablisse les âmes tourmentées, qu'Il fasse en sorte que tout cela disparaisse, qu'Il nous épargne des maladies et des malades, qu'ils soient psychopathes ou sociopathes...Qu'Il fasse en sorte de créer un monde plus équilibré et moins malade, plus sûr et moins cruel, plus juste et moins partial...

La situation est désespérée au point que l'on ne requièrt plus que des solutions métaphysiques...Les choses deviennent ce qu'elles sont car les personnes ne sont plus ce qu'elles prétendent être. Tout est décor, mise en scène, simulacre d'un réel accepté, voire espéré...

Les gens, gouvernés par leurs bourreaux, par ceux qui les tiennent en laisse tels des animaux, tels des esclaves, ne veulent plus s'en défaire, mais désirent que  l'on voie d'un bon œil leur animosité envers leurs semblables. Ils ne vénèrent plus rien, n'apprécient plus rien, hormis leur égo démesuré et avide de plus d'écrasement de leurs congénères...

Comme toi et moi, chacun, ou presque, est devenu un être polymorphe ne guettant que l'occasion de devenir injuste envers son prochain faute d'agir injustement envers l'humanité tout entière. 

lundi 29 octobre 2018

L'albatros

Une des choses que l'on a l'habitude de vivre en ces temps-ci, c'est d'être contredit...Je trouve que c'est plutôt hilarant que l'on soit contredit surtout par des individus beaucoup moins avisés, nettement moins instruits et bien moins intelligents... Je trouvais, par exemple, très flatteur que l'un de mes anciens étudiants me demande conseil pour l'enseigne de son restaurant. Il m'a interpelé pour me dire qu'il a besoin de l'équivalent français du mot arabe : Annawrass. Je lui ai rapidement posé la question sur le contexte, pour en savoir plus et pour lui donner le meilleur équivalent possible. Il m'a répondu que c'est le nom qu'il a enfin choisi pour son restaurant. J'ai dis qu'il n'y a pas de meilleur équivalent que l'albatros. Mais, quelques jours plus tard, l'enseigne était là, affichée avec comme appellation en arabe : «annawrass» tel que prévu, mais avec comme équivalent : «la mouette» et pas l'albatros. La mouette et non l'albatros. Je n'ai préconisé cette appellation que pour l'effet sonore, bien meilleur que celui de goéland ou de mouette..Mais, cette personne insignifiante a opté pour mouette. C'est un choix personnel. Mais, j'en ai fait depuis une affaire personnelle. C'est comme si j'étais «l'Albatros» de Baudelaire, «exilé sur le sol au milieu des huées», gêné par la horde qui m'entoure ici-bas, malmené par les hommes d'équipage au lieu de planer dans le ciel, bien au loin et au dessus des «gouffres amers» de l'ignorance et, par dessus tout, de l'insolence des uns et des autres, ceux «qui ne savent rien» selon le texte sacré, mais qui ne peuvent s'empêcher de faire semblant de tout savoir, de tout comprendre et de contredire ceux qui en savent bien plus.
Dans les discussions courantes, celles de tous les jours, l'on a la sensation que toute personne veut être un albatros, celui qui a une bien meilleure visibilité, celui qui sait tout et a toujours une explication à tout. Un vrai savant...Un connaisseur des choses incertaines et vides de sens.
Les soi-disant albatros sont là. Ils sont nombreux et téméraires. Ils n'accepteront jamais l'existence de l'albatros réel que pour s'en moquer. On ne se soucie plus de la vérité, mais plutôt de celui qui la détienne. Celui-là ne doit absolument pas être des nôtres. La vérité, elle-même, nous est étrangère. Pourquoi s'attend-on alors qu'un albatros nous apporte la sienne puisqu'on est prêt à adhérer à celle de la mouette?!

vendredi 26 octobre 2018

L'humour, l'humeur et l'horaire

Je ne suis pas d'humeur à faire de l'humour. Mais, tout le monde en veut, y compris moi-même. Je vous en donne et ne m'en préserve pas. Hier, j'ai beaucoup ri, tellement ri que j'avais les larmes aux yeux...Comme vous, je ne suis content de rien, mais, je ris; j'ai cette sorte de fou rire parce que tout va bien. On n'est bien dans ce bled qui nous impose tout. On n'est bien parce que c'est ce qu'on veut, c'est bien qu'on prenne soin de nous, de notre santé, qu'on nous cajôle...C'est exactement ce que font les responsables, les nôtres. Ils ont eu l'ingénieuse idée de nous faire épargner du changement d'horaire. Plus la peine de songer à un changement d'heure chers amis. Nous avons décidé deux jours seulement à l'avance que vous ne devriez pas ou plus vous en souciez. Nous gardons la même heure. Pourquoi la modifier? On garde l'heure d'été pour l'hiver aussi. Ça vous inquiète? Ça ne devrait pas cher citoyen. Enfin, on le fait pour vous...Plus de changement à l'horizon. Rien, sauf celui qu'on préconise pour vous. Et, tenez vous bien, on a dû le faire 24 heures seulement après avoir pris la décision inverse. Notre Conseil de gouvernement est à votre service. Il peut se réunir très rapidement et exceptionnellement pour faire l'impossible afin de mieux vous servir. Voici un gouvernement digne de ce nom. Il pense à nous. Il pense à nous faire plaisir. C'est un bon gouvernement. Un de ces gouvernements que nous aimons parce qu'il a pensé à nous...un sacré gouvernement pour un sacré pays pour un peuple déshérité...Un peuple qui ne comprend rien...Mais qui a toujours un besoin incessant de comprendre pourquoi on nous veut du bien, parce qu'il ne s'attend plus à rien. Personne ne s'y attendais, y compris certains membres du gouvernement qui ne veulent que du bien de chaque citoyen, qu'il soit marocain ou algérien.... 
26/10/2018

jeudi 25 octobre 2018

Crépuscule permanent 2

Les valeurs, les vertus, tout comme les vertueux et les valeureux, disparaissent, ou du moins s'amenuisent, s'épuisent, s'estompent...L'honnêteté, ah oui...C'est fini. A une époque, même les voleurs avaient un grain d'honnêteté. Maintenant celui qui vous vole, le fait en plein jour, mais il vous dit en même temps qu'il n'a rien fait. Il ne reconnaîtra jamais son crime. Pire, il peut même vous accuser d'être trop susceptible, sinon paranoïaque. De plus en plus de gens ont aujourd'hui tendance à mentir, à déclarer l'inverse de ce qu'ils pensent, à user de superlatifs là où il ne faut pas, à accuser les autres, ceux qui ne leur ressemblent pas d'être des personnes stupides, naïves...On dirait des êtres de façade...Sinon des prédateurs perpétuels, des criminels calculateurs, enfin des personnes avisées quand il s'agit de faire du mal à autrui.
Nous serons prêts à éviter tout vol direct. Oui, c'est à ce besoin que répondent les banques en vous octroyant une carte magique, une carte qui remplace les billets. En parlant de billets, que vous en avez ou pas, vous aurez toujours un tour dans votre sac : une carte bancaire ou, mieux une carte de crédit. Mais, là encore, on vous vole. On vous vole alors même que vous vous croyez à l'abri. On ne vous vole pas uniquement votre argent, mais votre vie réelle, véridique et authentique. Vous n'êtes pas ce que vous êtes, ni celui que vous prétendez être. Vous habitez une demeure qui n'est pas la vôtre, vous conduisez une voiture qui n'est pas la vôtre, et ailleurs, vos propres enfants ne sont pas les vôtres même lorsqu'ils partagent votre ADN et celui de votre conjoint.
 Chers amis, vous n'êtes pas à l'abri du crépuscule du jour même si vous pouvez trouver une échappatoire à celui de la nuit.
Il faudra se retrancher et fermer son cœur et son esprit à clefs de peur de les compromettre, de les perdre, de les voir voler en éclats dans ce monde voleur et fier d'une élévation vers des cieux pernicieux, vers le loin, l'incertain...Car ce qui est certain, c'est que le monde est à l'envers pour de bon.
Rien, absolument rien ne changera les hommes, ni les idées brillantes de certains philosophes, ni mêmes les préceptes des messagers et prophètes...

mercredi 24 octobre 2018

Crépuscule permanent

En voulant écrire sur ce sujet, j'ai relu le crépuscule du soir de Baudelaire. Une triste vérité, celle qui se révèle la nuit...Mais Baudelaire parlait d'un passé lointain. Moi, je veux parler du crépuscule d'aujourd'hui. Celui qui ne signifie plus le début de la nuit, mais la nuit du jour. D'ailleurs, ici comme ailleurs, vous serez d'accord, on ressent l'obscurité envahir la lumière. N'avais-je pas dis précédemment que les étoiles mêmes s'eclipsent.  Oui, c'est une vérité que l'on voudrait pas voir, ni examiner et encore moins comprendre. Que l'obscurité soit! Personne ne remue plus le petit doigt. On se lamente, on se contente de ce qu'on peut faire. Rien à faire. C'est déjà trop tard. On ne fait rien, après tout, cela ne nous regarde pas, nous le regardons...et laissons faire...
Toute la méchanceté des êtres est révélée au grand jour...Chacun dirait c'est pas moi, ce sont les autres...Ces autres, nos semblables pour qui la nuit n'est plus un abri, ne camoufle plus leurs manoeuvres sordides.
C'est le crépuscule partout et à tout moment.
On vous vole, on vous agresse, on vous torture, on vous tue pendant le jour et pendant la nuit. Rien n'empêche la débauche, rien n'empêche de vous voler votre journée, votre travail, votre effort, vos biens et tout ce que vous considérez comme acquis. On vous vole tout le temps, à chaque minute, à chaque moment du jour ou de la nuit.
On vous vole ce que vous avez pu avoir et ce que vous désirez avoir. On vous vole vos biens et vos envies, vos gains et vos rêves. On vous déleste de tout ce que vous avez pu, pendant le jour ou la nuit, acquérir ou bâtir. On attend ce que vous allez produire pour le voler, toujours en plein jour, toujours sans scrupules qu'il fasse jour ou nuit...A suivre...


dimanche 21 octobre 2018

Titre et sous-titres (suite)

Les sur-titrés et les sous-titrés sont devenus tous pareils. Ils partagent tous les mêmes idées insignifiantes et colportent les mêmes rumeurs. Mais cela plaît au public. Un public que l'on veut incessamment élargir pour vendre au plus grand nombre. Pour conquérir tous les marchés, il faut cibler toutes les catégories...Tout le monde doit être impliqué.
Or, ceci est inquiétant. C'est dangereux! A force de vouloir plaire à tous, on tombe dans la futilité. On propose ce qui est creux, ce qui est frivole et inconsistant. Au cinéma, dans les chansons, dans les productions littéraires, dans tous arts, un seul mot d'ordre : la bassesse. Il est regrettable ensuite d'accuser l'école de tous les maux au moment même où elle accuse, elle aussi, le coup de la futilité voulue, recherchée, réinventée pour plaire à tous, à la horde, à la racaille, aux personnes comme aux bêtes...aux personnes-bêtes...aux individus à la culture au degré zéro...à ceux qui vous plaisent cher lecteur et qui ne sont rien de plus qu'une variété de nous-mêmes


jeudi 11 octobre 2018

Titres et sous-titres

«Les titres sont importants dans la vie», «il faut que tu aies des diplômes», nous répètaient les membres de la famille, les amis. Si sincères et au discours si convaincant, ces personnes ne se doutaient pas une seconde que ces titres seront un jour mis en vente, qu'ils ne seront plus des titres, mais des sous-titres...
Comme je l'ai déjà dis, ce capitalisme va finir par tous nous tuer. Oui, il a déjà fait des êtres des choses...Il a chosifié les personnes;  il a transformé nos envies, nos ambitions en des choses vides de sens ou vides tout court.
À me lire, à m'entendre m'exprimer certains diront que je suis communiste. Ceux-là, et ils sont les plus nombreux, ont toujours toute l'audace de juger les autres sans avoir la moindre idée sur le sens de ce qu'ils avancent. Ces presqu'illettrés sont partout. Ils affichent leur sourire et leurs sous-titres. Le docteur x et le docteur y ont affirmé que...ont salué, se sont félicités de...ont répondu, ont réagi...Ils ont tout fait!!!
Tout est fait. Dans le marché, ils trouvent désormais les titres en vente et les choses à dire, les positions à prendre et les idées à combattre...À suivre...

lundi 8 octobre 2018

Rabat et le reste du Maroc

Rabat, ville impériale aux mille couleurs. Rabat, la capitale. Rabat, la sœur de Salé, Rabat, une merveille d'un Maroc qui n'en veut pas. Oui, c'est le destin de cette ville qui sort de l'ordinaire d'être aimée et haïe, d'être détestée pour être l'aînée et chérie pour être la plus belle des plus vieilles et la plus charmante des plus jeunes. Après tout, le temps n'est-il pas relatif comme nos impressions?
Les miennes sont toujours bonnes à propos de Rabat. Je la considère comme la seule et unique ville où il fait bon vivre. Ce n'est pas uniquement le fait qu'elle soit élue capitale de la culture du monde islamique, qu'elle soit nommée récemment ville des lumières, mais plutôt que c'est là-bas où l'on ressent que les choses changent. Rabat est un abri, c'est un refuge, c'est un endroit magnifique autant pour les rêveurs que pour les réalistes. À Rabat, je peux être moi et en même temps l'autre que je veux être. Je deviens dans cette ville le rêveur et l'entrepreneur, le fou et le très lucide. C'est cet amalgame, ce jeu de personnalités qui me fascine. C'est là-bas où le mariage entre authenticité et modernité est le plus réussi et il me plaît d'y être et d'y aller à chaque fois que possible.
Votre haine envers l'administration centrale et tout ce qu'elle vous a et vous fait encore endurer ne doit en aucun cas altérer votre jugement. Oui, il y a tout à Rabat. Tout est là, nos ennemis, nos gestionnaires, nos décideurs, nos hautes institutions, mais Rabat, Rabat n'y est pour rien.
Ce n'est pas la ville qui a enfanté les pires responsables de ce pays. N'extrapolons-pas. Rabat n'est ni la mère, ni le père des politiciens qui vous pourrissent la vie....

dimanche 7 octobre 2018

Sens d'AGOUJGAL et non sens du vécu

Oui AGOUJGAL n'est pas uniquement mon nom, c'est aussi une appellation d'un village, ou mieux, de plusieurs villages au Maroc. Ce nom berbère ou amazigh désigne littéralement une cascade. C'était au moment où l'eau coulait à flots dans le Maroc des profondeurs.
Selon Google, AGOUJGAL est le nom d'un patelin aux environs de Tata et d'une région bien plus proche de Marrakech, connue pour ses gisements en cuivre, d'après une étude, et située entre les deux villages de Sidi Rahal et d'Ait Ourir à quelques dizaines de kilomètres à l'Est de la ville ocre. C'est dans celle-ci que j'ai connu deux de mes camarades de classe les plus gentils et les plus drôles: Jamal et Yassine, originaires respectivement des deux villages précités.
Jamal est un enseignant et surtout un poète. L'un de ses poèmes que j'ai eu autant de plaisir à lire durant les derniers souffles du siècle passé était intitulé «L'apaganthe». Si j'ai eu des nouvelles de Jamal récemment grâce à Internet (il y a plus d'un an), je n'ai plus aucune nouvelle de Yassine depuis 1997, année à laquelle il semble avoir quitté la fac, déçu vraisemblablement par la note de notre prof de théâtre. Car même s'il avait joué le deuxième rôle de la pièce au programme et qu'il avait appris par coeur presque la moitié des répliques de Lorenzaccio, il n'a même pas eu la moyenne à l'examen de fin d'année. Moi non plus. Quant au rôle de Lorenzo, il fut interprété par une collègue qui, elle, est maintenant prof de lettres françaises à la même faculté où nous avons tous étudié. Elle, contrairement aux autres membres de la troupe, avait choisi dès la première session de disserter sur la désillusion d'Emma Bovary au lieu de l'absurdité de l'acte de Lorenzo de Médicis. J'ai fait pareil lors de la deuxième session à laquelle je n'étais ajourné qu'une seule fois durant mon parcours universitaire. J'avais estimé que j'aurais un avantage à écrire au théâtre au lieu du roman occidental en deuxième année de la fac. Mais, j'avais vite compris qu'il fallait oublier le théâtre et mon rôle dans cette pièce. Le prof en question semblait voir tout à l'envers. 
Avant l'Internet, j'avais reçu une lettre de Jamal à laquelle je n'ai jamais répondu. Il m'avait dit dans sa lettre qu'à son retour à Sidi Rahal, il avait dû fermer son cœur et son esprit à clef de peur de les compromettre au contact de gens qui ne tolère pas la différence.
Je n'ai pas répondu. Je me suis juste contenté de lire et de relire sa lettre dans laquelle il me rappelait combien j'étais spécial tel un poète, tel un prophète retranché seul dans cette chambre insolite située en pleine terrasse d'une demeure marrakchie du quartier Daoudiate. 
En vérité, j'étais comme Jamal à ce moment là, sans travail ou presque, sans repère, mais gardait cette chambre à Marrakech, symbole d'indépendance. Après tout, me disais-je, le loyer ne me coûtait que 20 euros par mois. C'est moins de 10 dhs par jour, mais je n'ai pas pu sauvegarder pour une année ce symbole de liberté, cet abri, ce refuge, ce coin de Marrakech que je chérissais...Pourtant, je n'étais ni éloigné, ni sans le sous, j'étais Benguerir, à 70 kilomètres au Nord de Marrakech et gagnait en moyenne 150 à 200 euros par mois en cours supplémentaires de français et d'anglais que je dispensais en faveur de lycéens de mon quartier. Je travaillais même dans une école privée, la seule de la ville,  et recevais une rétribution de 2 euros l'heure.
Le nom de cette école me revient maintenant. C'était «Essaada», qui signifie littéralement bonheur. Ce bonheur aurait pu être possible, réalisable et concret si j'avais plus de deux heures par semaine. Mais, c'était impossible. Le nombre total des bénéficiaires de la formation (en première et deuxième années) ne dépassait pas cinq personnes. Le bonheur du propriétaire de l'établissement devait attendre encore quelques années. A ce moment là, le privé, personne n'en voulait. L'école publique représentait encore une valeur sûre et une voie royale vers un avenir meilleur.
Une sacrée vie! Un sacré passé!

vendredi 5 octobre 2018

AGOUJGAL, C'est qui??

Se définir est bien souvent une entreprise aussi difficile que délicate. Le fait de se présenter ou de parler tout simplement de soi n'est pas aussi aisé qu'on pense. Rien qu'en prononçant son nom et son prénom, c'est comme si toute l'histoire personnelle est révélée, on a immédiatement la sensation de gorge clouée, une sorte d'étouffement qui paralyse la voix et perturbe l'élocution.
Se définir par écrit est sans doute bien plus compliqué. Il s'agit de raccourcir une vie de plus de 40 ans sans dépasser 40 lignes. C'est un article et non une autobiographie. De toute façon, je ne dois pas commencer par me plaindre de la difficulté de ce projet car la difficulté elle-même me définit selon mes proches.
De toute ma vie d'écolier, je n'ai jamais porté de surnom contrairement à la majorité de mes camarades de classe. Seuls mes grands frères ont réussi à me coller ce surnom : «le DIFFICILE». En vérité, c'est en reprenant ce qualificatif que j'utilisais pour me définir que j'ai eu enfin un surnom à l'âge de 16 ans!
Psy et pseudos psy, abstenez-vous de vous lancer dans une analyse d'une personnalité difficile à contourner. Car bien que l'arrogance semble sans équivoque, beaucoup qui me connaissent se disent étonnés de mon extrême humilité.
Parler de difficulté de se définir et de se présenter est déjà un indice de modestie puisque je suis enseignant universitaire spécialisé en communication interpersonnelle. J'ai appris à quelques 20 milles étudiants la manière la plus efficace de se présenter devant un public durant les 15 années de ma carrière à l'université.
A l'oral, j'étais franchement moins doué qu'à l'écrit. D'ailleurs, j'ai écrit mon premier poème à l'âge de 10 ans. Il a eu un succès dont j'étais sûr auprès de lecteurs bien plus âgés et bien plus instruits à l'époque. Mon engouement pour l'écriture en français, en arabe et même en anglais n'avait pas de limite. Mais, j'ai abandonné presque totalement cette vieille habitude à un moment de ma vie où écrire ne voulait absolument rien dire. C'était au début des années 2000. Rien n'allait plus bien que je vienne de décrocher l'emploi de mes rêves.
Cependant, je n'ai pas cessé d'écrire. J'ai seulement «monétisé» mes écrits à travers mes travaux de traduction. Lauréat d'une GRANDE ECOLE de traduction au début du millénaire, j'en ai fait un métier. Au bout d'une dizaine d'années d'expériences en traduction, je suis devenu l'un des rares traducteurs indépendants du marché. C'est un métier bien plus lucratif que l'enseignement et de loin plus instructif, mais bien moins passionnant que ma vocation première.... à suivre (le 1er septembre 2018)
AGOUJGAL, C'est qui (suite)
C'est moi, encore moi, toujours moi, égocentrique et narcissique jusqu'au plus profond de moi. Au fait, être narcissique, selon moi, n'a rien de pathologique à l'heure même où certaines pathologies et déviances avérées tombent de la liste des maladies  qui rongent non seulement les individus, mais l'humanité tout entière. Être fier de soi n'a rien d'anormal. Ne le concédez-vous pas?
Une fierté que rien, absolument rien n'altère. Une arrogance, dites-vous? Dites-vous bien qu'elle est pleinement méritée. De nos jours, ce narcissisme est révélé au grand jour. Les réseaux sociaux font que chacun se mette en avant d'une scène. Le spectacle est drôle! Tellement drôle qu'il déplaît. C'est un paradoxe! Oui c'est vrai. Les moins nantis, comme les plus lotis, s'adonnent volontiers à ce jeu de s'exprimer, de copier, de coller et de transférer tout: les choses sensées comme celles sans aucun sens. D'autres aiment ou réagissent, si ce n'est par les mots, au moins, par des émoticônes, plus expressifs pour certains, ou tout simplement requérant moins d'effort!
Je trouve génial que même les analphabètes de tout âge peuvent utiliser les réseaux sociaux. Ces informaticiens sont d'une GRANDE INTELLIGENCE. Ils sont parvenus à démocratiser très rapidement les nouvelles technologies.
Mais, c'est une chimère. C'est un leurre! On en aura la possibilité de discuter plus tard. Revenons maintenant à moi. J'ai toujours un mot à dire sur presque chaque sujet. Après tout suis-je moins instruit que toute la horde qui déballe tout et n'importe quoi sur le web?
Je trouve malheureux que des personnes qui ont leur mot à dire, disparaissent sans l'avoir fait. Soit parce qu'ils ont eu en horreur les réseaux sociaux, ou parcequ'ils se sont sentis dépassés ou tout simplement parce qu'ils ont refusé de se mêler à la racaille.
Horde, racaille, ce sont leurs mots. Je n'ai fait que traduire fidèlement leurs idées et viendra un jour où je dévoilerais le bien fondé de leurs pensées.
J'ai toujours un mot à dire, et surtout à écrire. Il y a maintenant des années que j'ai écrit une thèse et reçu un doctorat en sciences de l'éducation, au moment même où celle-ci traversait, et traverse encore, une vraie crise non seulement chez nous, au Maroc, mais partout dans le monde. Système éducatif en crise, institution de la famille en crise, finances en crise. Un cataclysme s'abat sur le monde. La révolution technologique est pointée du doigt comme la source des maux dont pâtissent les individus, la société, l'humanité...
Le monde est fou! En réalité, on est tous devenus fous. On rapporte souvent dans la rubrique de la dernière page de l'Économiste, intitulée «Un monde fou», des faits insolites. C'est une sorte de touche humoristique qui vient apaiser les esprits tourmentés d'avoir lu un ensemble d'informations déplaisantes tout au long des pages du journal en question. Au moins, on sourit en les lisant. Et parfois on a envie de dire :«Encore!», car on a déjà vu la même information sur Facebook ou WhatsApp. Ce sont ces infos futiles et inutiles que l'on partage souvent, bien trop souvent à tel point que des personnes sérieuses qui partagent ce qui mérite d'être partagé, vous demandent de transférer leurs messages importants aux autres. Car on ne transfère que ce qui est amusant, drôle et insolite.
C'est révoltant! Par manque de bon sens, de tact ou franchement parce qu'ils sont mal élevés, certains vous menacent d'aller en enfer ou d'être frappé par tous les maux du monde si vous ne partagez pas certaines prières ou des messages religieux dépourvus de sens.
C'est pour faire face à ceux-ci et à toute cette folie que j'ai décidé d'écrire. Écrire pour dénoncer ces pratiques et l'usage qu'on fait du web. Critiquer est un autre aspect me définissant bien qu'il m'ait valu l'animosité de certains et l'incompréhension d'autres. Ma franchise et mon opposition à certaines futilités, contradictions ou incoherences étaient à l'origine de problèmes aussi nombreux que complexes. Pour autant, je poursuis ma mission, je continue à décrier toute chose insensée. Seule différence, cette fois c'est par des écrits destinés à tous que cela vous plaise ou non cher lecteur...

(Safi, le 2 septembre 2018).








La supériorité, une illusion...

Les supérieurs n'existent qu'en rapport aux subordonnés. D'ailleurs, selon Alfred Adler, la supériorité n'est qu'un mécanisme de défense cachant un sentiment d'infériorité. Et l'infériorité n'a pas lieu d'être en dehors d'une supériorité supposée ou vraiment palpable! C'est une aventure que de se sentir au dessus des autres. C'est une expérience éprouvante pour ceux qui sont au dessous. Or, en réalité, la lèvre inférieure n'a rien à envier à la lèvre supérieure.
Les supérieurs n'existent pas. Ils gouvernent. Ils ont l'illusion d'un pouvoir, réellement inexistant. Ils le savent inexistant. Ce sont leurs subordonnés, ceux qui le sont et qui s'en délectent, qui créent cette illusion. Ceux-ci sont ils des esclaves nés? Hegel a la réponse.
Un supérieur n'existe que dans la mesure du possible. C'est un être bien frustré qui a reçu, dans son enfance et même à l'âge adulte, 150 gifles au moins. C'est une personne tourmentée. C'est un individu dérangé, une poule qui se veut un aigle, un chiot qui se veut un tigre. Voilà comment je considère certains responsables qui, ils le croient aussi, ne sont responsables de rien. Ils sont juste là au dessus et aux dépens des autres.

Pouvoir ne rime pas avec responsabilité. Être au pouvoir, signifie, pour eux, de ne servir personne. Mais, plutôt de s'opposer à tous les désirs d'autrui. De faire en sorte que cette personne pense que le responsable est Dieu sur terre et qu'il faudrait l'adorer au même titre que Dieu pour qu'ils soient satisfaits.
Ces supérieurs qui ne croient pas en Dieu sont confrontés à ceux qui en croient moins, ainsi qu'aux vrais croyants. Ils sont victimes de leurs croyances et se disent souvent préoccupés du sort de leurs subordonnés au cas où un nouveau supérieur les remplace. Ils sont ainsi les supérieurs: ils ne conservent jamais leurs postes. Ils sont soit promus, soit détrônés.
Jamais! Disent-ils. Ils refuseront la reddition des comptes. Car pour eux, un responsable est un être surnaturel, non éligible pour des fouilles aux aéroports et encore moins au sein même de l'administration où ils exercent. Ils sont supérieurs, se disent-ils. Ils sont au dessus de tout soupçon.
Être nommé chef, ou l'être par accident, impliquerait des responsabilités. Ce n'est pas ce qu'ils ressentent. Pour eux, être chef, c'est être servi par les autres à l'exception de ses supérieurs.
Il existe bien sûr des personnes que l'on voudrait tous placer à un rang supérieur, mais qui refusent ou qui acceptent sans jouer le jeu, sans pour autant se faire entendre comme chef. Ceux-là savent, ou pas, qu'Adler les avait bien dépeint dans «La compréhension de la nature humaine».
Fait à Safi au début du mois de septembre 2018

De la médiocrité, encore et toujours

C'est l'un des sujets qui me tracassent. C'est vraiment un casse-tête de répondre à une question qui taraude les esprits illuminés : le bon et le moins bon sont-ils pareils? La réponse est pourtant simple. Elle saute aux yeux. Mais, ne voyez-vous pas que les moins bons sont au bon endroit et au bon moment, au devant de la scène et même fiers de leur nullité? C'est le monde à l'envers!
Ça suscite toutes les colères, au moins chez les bons qui se trouvent souvent coincés, victimes de leur singularité et de leur caractère hors du commun, pleins de bon sens dans un monde insensé. Ceux-là sont poussés au loin, leur pureté est répugnante, ou du moins inconvenante, dans un monde qui fait de la médiocrité et des médiocres des stars!! Les vraies étoiles accrochées au ciel ne s'eclipsent-elles pas sous l'effet de simples lampadaires de l'éclairage public?
C'est une calamité! Une fatalité! Un produit humain fait disparaître les oeuvres divines les plus illustres, les plus brillantes, les plus remarquables. C'est l'Homme aussi qui fit de Messi un personnage plus célèbre que le Messie. La médiocrité est partout. Elle a droit de cité, elle est là bafouant les droits des méritants. C'est l'Homme médiocre qui a besoin de plus de médiocres à côté de lui, et dans son champ de vision, pour être rassuré. C'est lui qui écarte les plus brillants des esprits pour que l'obscurité soit. Une obscurité que l'on qualifie pourtant de lumière! C'est lui aussi qui a élu certains de ses représentants, des nuls à son image. Des attardés comme lui, mais qui gèrent toutes les affaires, celles des nuls et des moins nuls. 
Les moins bons d'abord. Vous, qui êtes plutôt brillant, attendez, patientez, ne protestez pas, restez sage svp! Votre tour viendra un jour ou ne viendra jamais. Il faudra servir d'abord les médiocres, nos semblables, plus féroces et prêts à tout, y compris les conneries les plus connes du monde pour se voir servis en premier. Quant à vous, vous êtes d'une grande intélligence, vous êtes prié, voire sommé de ne pas lever le petit doigt. Vous pouvez même être accusé d'être intelligent ou moins médiocre qu'il n'en faut. Donc «bouclez-là!».
Silence, on tourne un film médiocre sur un sujet d'une médiocrité révoltante, avec la participation d'acteurs aussi médiocres que la majorité de ceux qui le regarderont et diront en le pensant: «Quel beau film!», «ça déchiiiire!...». Oui c'est une déchirure, une plaie béante en plein coeur d'une société malade. On aurait aimé qu'il s'agisse d'une fiction. Or, c'est de la réalité qu'il est question ici.
N'y avait il pas en Amérique un personnage plus doué, plus charismatique, plus intéressant, plus utile que Trump pour occuper le bureau ovale? N'avions-nous que des choix aussi médiocres les uns que les autres? Il y a moins d'un mois, un personnage que je considérais moins médiocre que le reste, vous serez d'accord, a pris sa décision de s'éloigner de la scène politique française. Certains esprits illuminés ont déjà compris que je veux parler de Nicolas Hulot. Oui, c'est bien de lui qu'il s'agit. Il a quitté subitement le gouvernement Macron après une dizaine de mois. Celui-là, me semble-t-il, est un bon qui a refusé le jeu des moins bons. Pourtant, on ne cesse de dire ici et là que sa démission était fracassante, inattendue, voire inappropriée. Ce sont les médiocres qui le disent et le répèteront...
Chez nous, beaucoup ont défendu, et continuent de défendre, Benkirane, Chabat et autres personnalités politiques qui occupèrent de très hautes fonctions tout en étant bien moins bons que la moyenne. Autant dire que les bourreaux peuvent avoir la sympathie de leurs victimes, ou tout simplement que les victimes présumées sont vraiment moins douées pour juger ou savoir ce qui est vraiment bon et ce qui est franchement mauvais.
Faire la part des choses n'est pas aisé quand il n'y a  plus aucun critère ou lorsque ces critères sont établis par ceux qui ne parviennent même pas à dire la différence entre ce qui est blanc et ce qui ne l'est pas. Et ça, c'est très révoltant! Si vous n'êtes pas d'accord, c'est que vous êtes moins bon maintenant ou que vous l'êtes devenu par contagion.
 Fait à Safi le 16 septembre 2018


Monologue musclé

Il y a peu, j'étais cloué au lit. Une fatigue insurmontable doublée de troubles intestinaux, de crampes et une fièvre infernale eurent raison de ma volonté de me lever et d'affronter les défis quotidiens. C'était un message clair du corps : «laisse-moi tranquille, j'en ai assez d'être malmené dans ta vie aussi bouillonnante qu'imprėvisible, aussi mouvementée que stagnante, aussi limpide que trouble, aussi pacifique que sanglante». Une alerte, oui. Halte! Enfin, mon moi-même me parle! Car lui et moi, on a cessé de nous parler depuis des lustres. On avait décidé un jour, après une série de mésententes, d'observer la loi du silence. Rien ne pèse tant sur ma conscience pour qu'IL continue de me mener la vie dure.
Je ne fais de mal à personne, me semble-t-il. Je n'ai pas de compte à rendre ni à LUI, ni à quiconque. C'est une belle et triste vérité. «Il faut toujours faire les comptes», «les bons comptes font les bons amis», nous a-t-on appris. Moi, je n'aime pas rendre des comptes. Je me sens et me connais digne de confiance. Sinon, je n'ai pas besoin d'amis à qui il est impératif de rendre des comptes. Même à moi même, je ne rends plus aucun compte. D'ailleurs, dans une école plus officieuse, nous avons appris aussi que «ta poche est ton meilleur copain».
Mais, voilà, mon MOI-MÊME me rappelle à l'ordre : Tu tiendras combien de temps à ce rythme? Champion d'endurance ou personnage têtu qui refuse de s'écouter? Il faut se rendre à l'évidence, me dis-je. Ce capitalisme risque de tous nous tuer après nous avoir embourbé dans l'endettement, le surmenage et la lutte absurde pour trouver l'issue, le bout du tunnel...
Ce n'est pas le gain ou la gloire qui m'anime, c'est plutôt la responsabilité, me dis-je. Il vaut mieux rester responsable le plus longtemps possible que de s'éteindre à un âge précoce, me répond-il. Il a raison. Il n'a jamais poussé les limites aussi loin pour me le confirmer.
Une parfaite éloquence que je lui reconnais, mais une sincérité que je désire étouffer. Les choses, les êtres, les événements...tout est insensé. Pourquoi m'imposer un discours plein de bon sens lorsqu'il n'y a plus aucune logique? Peut-il penser à tout ce que j'ai fais au lieu de voir ce que je fais, je veux ou peux faire ici et maintenant? Qu'il me laisse tranquille s'il ne daigne même pas me répondre. Silence...C'est l'appel à la prière...
 Fait le 22 septembre à Safi.

De la pression à la dépression

On dit que les taux de maladies chroniques ne cessent d'augmenter, ici et ailleurs. On précise que la qualité de vie devient de plus en plus défavorable et que l'inquiétude, le désarroi, le désespoir battent leur plein notamment chez les jeunes. Je ne dirais pas le contraire. Ce sont des réalités auxquelles j'ajouterai d'autres encore plus déplaisantes dont les preuves sont plus accablantes...Mais, je n'ai même pas à le faire. Vous êtes déjà tous persuadés de la véracité de l'image dont je peux vous brosser les contours aussi sombre soit-elle de la condition humaine actuelle, en particulier ici.
Ici, les êtres se trouvent non seulement coincés, mais suspendus par les pieds. À l'image des moutons de l'Aid, nombreux sont ceux qui se trouvent déjà, égorgés, vidés de leur sang et suspendus pour ensuite être défaits de leur dernière couverture, de la dernière charnière de leur dignité. Le visage en sang, ils affichent ce regard vide, celui d'une mort certaine. Mais, contrairement à l'animal, certains hommes ont choisi d'être suspendus ici. Ils ont couru à leur perte. Ils se sont trouvés piégés dans ce jeu aussi morbide qu'inévitable.
D'autres, pareils aux chiroptères (chauves-souris), croient pouvoir se suspendre en attendant le moment idéal de s'accaparer de leur proie. Vous l'aurez deviné: l'espèce humaine ne dispose pas des moyens lui permettant de mener cette vie nocturne. Grâce à l'écho, la chiroptère peut se localiser et s'en prendre de manière précise à son objectif tout en évitant le moindre obstacle. Et puis, elle ne connaît qu'une vie, celle de la nuit. Quant à nous, nous estimons tout connaître, croyons tout contrôler, tout apprivoiser au moment même où tout nous échappe...On est même incapable de se contrôler.
Contrôlons-nous nos coutumes quand de nombreuses familles sont obligées de se dépouiller de leurs biens les plus précieux et les plus utiles car c'est l'Aid qui l'exige? Contrôlons-nous nos envies des choses les plus éphémères? Pouvons-nous tenir tête aux marques, à la mode, aux derniers cris?
Les derniers cris sont ceux, réellement parlant, du chef de famille non pas incapable de subvenir aux besoins de sa famille, mais résigné devant l'ampleur que prennent ces besoins ces derniers temps. Il est terrassé, tétanisé. Il n'existe plus. Il est juste suspendu par les pieds aux crochets d'un boucher appelé «le capitalisme».
Qu'il ait choisi ou non cette suspension, ce suspens permanent, il est victime de ce système. Ce même système qui a tout transformé : les êtres, leurs représentations, leurs conduites et sans doute leurs conditions de vie, voire leur vie entière.
Car la leur est un pur simulacre. Souriez, c'est un selfie! Cheeeezzz....Le vrai sourire, le vrai bonheur, les choses vraies, c'est très rare. C'est marrant, parfois cynique, parce qu'en plus d'être coincé et vraiment suspendu tel l'agneau, il faut encore afficher ce sourire, celui de la tête rôti de l'Aid!



 P

Tom et Jerry

Je n'ai pas à me plaindre. Ne suis-je pas comblé? N'avais-je pas réalisé l'irréalisable? N'avais-je pas vaincu mes pires ennemis : les supérieurs? Ne suis-je pas celui qui a défié leur autorité juste parce qu'ils ont défié mon intelligence? Ne les avais-je pas farouchement châtié pour avoir osé penser à empoisonner mon existence?
Dans notre lutte de chat et de la souris, je suis sorti gagnant. Bien qu'acérées grâce à des pouvoirs très étendus, leurs griffes n'ont pu atteindre leur cible : un maillon faible de la chaîne. Jerry est sorti vainqueur comme toujours. C'est ça le pouvoir de la fiction, réaliser ce qui ne peut l'être, faire de l'impossible une réalité, une vérité à laquelle on s'habitue. Jamais Tom n'a eu raison de Jerry. Pourtant il y était toujours presque. La victoire des faibles sur les plus forts est une idée qui plaît au monde entier. C'est une manière de rendre «fictivement» justice pour toutes les injustices subies par les mortels.
Jerry est vainqueur. Le minuscule Jerry se moque du grand Tom. C'est une réalité fictive sur le petit écran, mais réelle dans mon cas au grand bonheur de l'humanité ou, du moins, des communautés et des personnes persécutées. Car celles-ci applaudiraient toujours le Brésil ou la Croatie à la coupe du monde de foot au lieu de supporter les favoris.
On aime voir gagner Jerry. Mais on ne l'encouragerait pas à se lancer dans la lutte. On est comme ça, toujours coincé entre le vouloir et le devoir, entre le rêve et la réalité, entre le meilleur et le pire. Prendre le risque ou pas? Qui ne risque rien n'a rien. La gloire appartient aux aventuriers, les vrais.

Faites attention! Ma lutte n'était pas contre une entité étrangère, mais bel et bien contre le système national même auquel j'appartiens. Une appartenance trompeuse. C'est comme le transport en commun, on peut être éjecté à tout moment, expulsé à l'extérieur qu'on soit déjà arrivé à destination ou encore en cours de route. C'est navrant, mais c'est ainsi. C'est injuste, mais c'est ainsi. C'est trop, mais c'est comme ça. Je n'ai jamais aimé la fatalité, ni la lutte, mais je suis toujours prêt à affronter l'ennemi...qu'il soit d'ici ou d'ailleurs, qu'il ait l'allure d'une bête féroce ou d'une créature moins imposante, sans doute plus maligne. Une chose est sûre, si j'étais Tom, je ne me mettrais jamais au travers de la route de Jerry...
 Fait à Safi le 2 octobre 2018

Passion et compassion

La passion dépend-elle de la compassion? Les deux mots ne semblent pas aller de pair. Pourtant, ce matin, sans compassion, la passion du métier aurait été impossible. C'est pareil à chaque rentrée universitaire, à chaque cours introductif. Au premier contact, il est impératif de motiver mes étudiants, de leur expliquer les vertus de l'université, de faire disparaître de leurs esprits tourmentés les idées noires qui les hantent. Pour la majorité des étudiants, la fac, c'est un choix imposé faute de mieux, c'est le dernier refuge, c'est «une usine de fabrication de chômeurs» comme l'a déclaré non sans sens de l'irresponsabilité un haut responsable, qui n'est pas seulement un membre du gouvernement, il était aussi le ministre en charge de l'enseignement supérieur!
Il faut donc, pour goûter à ma passion de l'enseignement, chasser les idées reçues, effacer les effets des discours officiels et officieux, calmer les esprits et redonner l'espoir à mon public. J'imagine que ce n'est pas le cas pour tous les profs. Certains sont plus pragmatiques et donnent leur premier comme leur dernier cours de l'année en toute indifférence à l'état d'esprit de leurs étudiants. Pour moi, ce n'est pas un travail comme tous les autres. Il doit y avoir une relation et une certaine complicité entre l'enseignant et ses étudiants.
Or, me confondre à un représentant du système est déjà un mauvais départ. Je me positionne plutôt du côté des étudiants. Comme eux je suis victime moi aussi du système dans lequel nous sommes tous piégés, mais que l'on peut faire fonctionner ensemble à notre avantage.
C'est la passion qui m'anime qui me donne la force de compréhension et de compassion à l'égard des jeunes bacheliers qui débarquent à l'université en ayant en tête une seule idée : «Je suis un raté», «j'ai foutu ma vie en l'air», «,j'aurai dû...Mais maintenant c'est trop tard». Ces créatures qui se lamentent, qui se déchirent, qui souffrent tout simplement ne peuvent constituer un public idéal avec lequel chaque cours sera un moment de plaisir attendu avec impatience chaque semaine.
La passion est donc tributaire de la compassion. Une compassion réciproque, bilatérale. L'enseignant, lui aussi, est désabusé, frustré et ballotté de toutes part et ne saurait rester passionné et faire des cours passionnants qu'en passionnant ses étudiants et les faire adhérer à la passion complice non pas de l'enseignement et l'apprentissage, mais plutôt à celle du partage du savoir et à l'envie d'être meilleur, si ce n'est pour soi, au moins pour les autres.
Rédigé à Safi le 5/10/2018

Bienvenue sur mon blog!

Bienvenue sur mon blog. Vous pouvez y découvrir tout ce que vous voulez savoir sur AGOUJGAL le prof., la personne, ses idées, ses productions, ses projets de recherche, ses réflexions et bien d'autres choses encore.
Bonne lecture!