jeudi 27 juin 2019

Jadis...oui jadis...

Jadis rien ne valait rien et une chose valait quelque chose. Jadis...oui jadis...Tout était bon, nous semblait maintenant bon. Jadis...c'était hier dont on ne se souvient pas, dont on ne s'en soucie plus...Jadis tout était possible, même l'impossible, pourquoi pas aujourd'hui???
Jadis, les pierres parlaient, racontaient de belles choses... Maintenant, les personnes parlent, parlent et ne racontent rien, ni sur la vie d'hier, ni sur la vie d'aujourd'hui. Rien n'est possible aujourd'hui parce que tout eut lieu jadis.
Quel beau mot «jadis»! Mais quelle merveille! Jadis, j'étais moi et tu étais toi, tu l'es encore ou tu étais jadis ce que tu ne peux être aujourd'hui?
Je pense que tu n'es pas ce que tu voulais être jadis.
Je suis Jadis...je m'appelle Jadis, que veux-tu que je fasses pour toi à part te rendre en tout temps heureux sans raison?
C'est ce que je veux. Jadis, je voulais le bonheur, rien plus que le bonheur...
Quel bonheur cherches-tu? Celui d'aujourd'hui ou de Jadis? Je veux vivre, c'est tout!
Ben, oui...le bonheur jadis diffère du bonheur du moment présent. Je ne saurai te dire quelle voie emprunter, ni quel sacrifice faire. Car bientôt, tout sacrifice ou choix actuel deviendra pour Jadis une décision anachronique...
Le temps nous joue ses tours du moment. Le moment venu, nous dirons que ces tours sont dépassés. Ils appartiennent à Jadis, mon frère, mon ami...Jadis...

dimanche 16 juin 2019

Géant, mais impuissant!


Géant, mais impuissant!  Indomptable, mais coincé... C'est l'histoire de cette cigogne retrouvée ici à Chellah paralysée de peur, atterrée, mais ne pouvant plus planer dans les airs. Rien et personne ne semble accorder d'intérêt à une situation aussi critique. C'est comme s'il s'agissait d'un personnage en phase terminale d'un cancer. On n'attend plus rien. On le regarde mourir. C'est tout. J'ai expliqué à ma fille qu'il s'agit d'une vieille cigogne qui ne peut plus atteindre les cieux. Elle ne peut même plus voler. C'est comme si elle était privée de ses ailes. Ce géant que personne ne pouvait approcher était là, coincé entre quatre murs d'une époque médiévale.
Ce n'était pas une jeune cigogne, sinon les parents auraient couru et hurlé à notre approche. Personne ne se souciait du sort de cette vieille cigogne auparavant perchée sur les endroits les plus élevés (minarets et autres...). Ce géant des cieux n'a plus sa place dans aucun des sept cieux. Il ne joue plus dans la cour des grands. Il est là à espérer retrouver sa vigueur d'antan avant qu'un prédateur sans scrupules vienne l'achever. Malheureusement pour lui, c'est ainsi que sera faite la fin. C'est de cette manière que se terminera son calvaire. Quelle fin pour un maître des cieux!
Il aurait aimé qu'une balle imprévisible le frappe en plein vol. Au moins, il n'aurait pas été contraint à méditer longuement sur son sort, sans doute si scellé qu'il n'en doutait plus. Accepte-t-il ce sort? Est-il un mâle ou une femelle? Je n'en sais pas plus que vous. Ce que je sais, c'est que ce vaillant du ciel se trouve maintenant en bas, à terre. Lui, comme chacun de nous un jour, se retrouvera dans pareille position. Mais ce sera avec moins d'amertume que ceux qui n'ont jamais volé pourraient accepter leur position. Un ange déchu est sans doute un ennemi. Une cigogne déchue, détrônée, poussée en bas fait partie du règne animal et de la condition humaine aussi. Mais, contrairement aux humains, plus malins et qui trouvent une explication à tout, lui ne comprend sans doute pas ce qui lui arrive. Cela me rappelle un diplômé chômeur qui a été surpris que c'est lui qu'un gars en uniforme  matraquait si violemment qu'il avait perdu conscience. Cela me rappelle aussi le fameux poème «L'albatros» dans lequel Baudelaire se voit lui-même comme cet albatros malmené par les hommes d'équipage d'un navire, celui-là même qui n'était en mer que pour priver l'oiseau de sa subsistance.
J'ai sans doute trouvé du plaisir à être si près d'une créature si géante et si intouchable, mais j'ai éprouvé aussi de la compassion pour une créature que le temps a su rendre si impuissante!


vendredi 7 juin 2019

Avez-vous tout compris?

Pigé? C'est de cette façon qu'on a tous compris. Tout compris, sans comprendre. Mal comprendre et ne pas ou rien comprendre étaient devenus pareils!
Il y a peu nous avons eu à écouter un des nôtres répéter en arabe dialectal à chaque fin de phrase :   فهمتيني ولا لا
(Pigé?)
Vous l'avez déjà deviné chers lecteurs.
Un sacré personnage, un monsieur populaire, très populaire dont les décisions impopulaires en ont fait un homme détesté par les uns, mais aimé par les autres. Jamais les Marocains n'étaient si divisés au sujet de ceux qui les gouvernent. D'habitude, ils sont tous contre ou tous pour à 100 ou du moins à 99,9%.
 Certains ont voté pour la justice et le développement en tant que valeurs, d'autre ont voté pour le slogan et apprécié l'homme qui répond à leurs attentes non pas en prenant des décisions décisives qui amélioreraient leur quotidien ou leur avenir, mais parce qu'il parlait leur langue : la darija. Presque la moitié du pays est illettrée, plus de la moitié ne désirait rien d'autre que comprendre. Or, comprendre la politique est déjà un casse-tête pour ceux «qui savent». Voici un homme, comme la majorité des Marocains, qui veut nous faire comprendre, dans la confusion la plus totale, qu'il n'y est pour rien, tout en défendant ses bêtises, ses crimes pour certains, commis contre les siens. Un homme chéri parfois même par les victimes de ses décisions.
Un homme banni par les siens, par son propre parti politique...mais qui se plaît à lutter, à se défendre et à croire qu'il est compris, qu'il sera toujours compris. Toutefois, personne ne peut comprendre...même si l'on colporte ici et là qu'il n'était qu'une marionnette et que son show, drôlement déplaisant, était l'oeuvre de quelqu'un d'autre. C'est bizarre! Trop bizarre! Mais, c'est réel. Certaines contradictions dans ses décisions les moins importantes peuvent même presque faire croire que les revirements étaient dus à cet autre ou autres qu'on accuse. Mais, il n'en est rien. Son incohérence n'a d'autre explication compréhensible qu'il ne fait que tâtonner, qu'il ne tient aucune promesse comme tout autre politicien. En tout cas, en ce qui me concerne, j'ai exigé personnellement et par écrit une intervention de sa part concernant une affaire sur laquelle il venait de se prononcer par écrit. Il n'a rien fait, ni même répondu à ma requête. C'est comme s'il faisait semblant de prendre des décisions en votre faveur...Vous allez dire : Il ne peut donner suite à une doléance d'un seul citoyen, mais a-t-il répondu aux autres doléances, ou au moins a-t-il pris en considération celles de la moitié des Marocains? Pigé?