Les supérieurs n'existent qu'en rapport aux subordonnés. D'ailleurs, selon Alfred Adler, la supériorité n'est qu'un mécanisme de défense cachant un sentiment d'infériorité. Et l'infériorité n'a pas lieu d'être en dehors d'une supériorité supposée ou vraiment palpable! C'est une aventure que de se sentir au dessus des autres. C'est une expérience éprouvante pour ceux qui sont au dessous. Or, en réalité, la lèvre inférieure n'a rien à envier à la lèvre supérieure.
Les supérieurs n'existent pas. Ils gouvernent. Ils ont l'illusion d'un pouvoir, réellement inexistant. Ils le savent inexistant. Ce sont leurs subordonnés, ceux qui le sont et qui s'en délectent, qui créent cette illusion. Ceux-ci sont ils des esclaves nés? Hegel a la réponse.
Un supérieur n'existe que dans la mesure du possible. C'est un être bien frustré qui a reçu, dans son enfance et même à l'âge adulte, 150 gifles au moins. C'est une personne tourmentée. C'est un individu dérangé, une poule qui se veut un aigle, un chiot qui se veut un tigre. Voilà comment je considère certains responsables qui, ils le croient aussi, ne sont responsables de rien. Ils sont juste là au dessus et aux dépens des autres.
Pouvoir ne rime pas avec responsabilité. Être au pouvoir, signifie, pour eux, de ne servir personne. Mais, plutôt de s'opposer à tous les désirs d'autrui. De faire en sorte que cette personne pense que le responsable est Dieu sur terre et qu'il faudrait l'adorer au même titre que Dieu pour qu'ils soient satisfaits.
Ces supérieurs qui ne croient pas en Dieu sont confrontés à ceux qui en croient moins, ainsi qu'aux vrais croyants. Ils sont victimes de leurs croyances et se disent souvent préoccupés du sort de leurs subordonnés au cas où un nouveau supérieur les remplace. Ils sont ainsi les supérieurs: ils ne conservent jamais leurs postes. Ils sont soit promus, soit détrônés.
Jamais! Disent-ils. Ils refuseront la reddition des comptes. Car pour eux, un responsable est un être surnaturel, non éligible pour des fouilles aux aéroports et encore moins au sein même de l'administration où ils exercent. Ils sont supérieurs, se disent-ils. Ils sont au dessus de tout soupçon.
Être nommé chef, ou l'être par accident, impliquerait des responsabilités. Ce n'est pas ce qu'ils ressentent. Pour eux, être chef, c'est être servi par les autres à l'exception de ses supérieurs.
Il existe bien sûr des personnes que l'on voudrait tous placer à un rang supérieur, mais qui refusent ou qui acceptent sans jouer le jeu, sans pour autant se faire entendre comme chef. Ceux-là savent, ou pas, qu'Adler les avait bien dépeint dans «La compréhension de la nature humaine».
Fait à Safi au début du mois de septembre 2018
la lèvre inférieure n'a rien à envier à la lèvre supérieure.
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