lundi 16 septembre 2019

La profession de femme (Acte X)

Dans l'enceinte de l'aéroport Mohamed V, des voyageurs s'activent, tirent leurs valises et s'apprêtent, pour la plupart, à prendre l'avion pour la première fois de leur vie. Habillés tous et entièrement en blanc, il est facile de deviner leur destination : la Mecque. Au milieu de ce vacarme, un dialogue entre un douanier et une vieille femme laisse perplexe!

- Cette valise ne peut en aucun cas être la vôtre Hajja.
- C'est la mienne mon garçon, j'en suis certaine.
- Mais, c'est impossible! Il doit y avoir une erreur quelque part.  
- Pourquoi mon garçon?
- Je n'ose pas vous le dire Hajja. Mais, avez-vous des enfants, des adolescents à la maison?
- Non, mon garçon. Je vis toute seule. Mes fils et filles travaillent à l'étranger. On m'a dit que la plus jeune, l'unique célibataire de mes enfants, travaille dans un pays à coté de la Mecque.
- Et votre mari?
- Hélas! Il a pris sa retraite de la vie l'an dernier mon enfant. Il n'est plus parmi nous.
- Mais, non Hajja! Il y a un problème ici.
- Lequel mon garçon?
- Franchement Hajja, j'ai trouvé dans votre valise quelque chose  qui ne peut vous appartenir.
- Qu'as-tu trouvé mon garçon?
Il lui montre une bouteille de whiskey et lui dit :
- Celle-là Hajja. 
- Celle-là, oui...il fallait me le dire, c'est la mienne...c'est la mienne mon garçon, tu m'as fait une de ces peurs...j'en ai cruellement besoin, a-t-elle lancé en affichant un sourire de gamine. 
- Comment? C'est la vôtre? Mais, c'est Haram (illégitime)! Vous êtes à destination de la terre sainte...Comme si c'était permis si elle ne s'apprêtait pas à prendre un vol vers Makkah Al-Moukarramah.
- Oh mon enfant ! Ne vois-tu pas que je suis trop vieille pour faire le tour de la Kaaba. Deux ou trois verres de cette liqueur suffit à me faire faire plusieurs tours toute en restant à ma place...

Le douanier la laisse partir. Nous n'avons pu savoir s'il a confisqué ou non le whiskey. De toute façon, il n'ouvre que quelques valises au hasard. C'était juste un drôle de hasard!Une situation hilarante!

Mais, loin d'être unique, ce genre de prétexte surréaliste se répète interminablement dans notre quotidien. Tout comme son mari, son frère et son père, toute femme enchaîne les mensonges pour éviter les critiques devenus insurmontables à l'ère de l'Internet. On en a marre de se justifier et de défendre un point de vue que l'on sait, à l'avance, insensé. L'absurde de Sartre et de Camus devient le réel pour monsieur le Hajj et madame la Hajja.

Le réel est virtuel et le virtuel est réel. Beaucoup de femmes se retranchent et s'accrochent à la fiction, à un amour infaillible d'un personnage parfait sous tous rapports. Les hommes se perdent dans l'imagination d'un monde meilleur, celui de l'au-delà où des déesses à la chaire d'ange viendraient enfin satisfaire leur goût démesuré de mâle dominant aux serveuses multiples...

Le douanier raconta sa journée à sa femme. Aucune réaction! C'est comme si elle n'entendit rien. Elle voulait lui raconter une histoire semblable : comment toutes les femmes et les filles conviées au mariage de sa cousine la semaine dernière furent droguées à leur insu et que cette nuit là était inoubliable pour elle et pour beaucoup d'autres femmes car elles se sentirent quelque temps débridées et en chaleur extrême...

Elle n'osa point. Un tel aveu serait synonyme de trahison...Une trahison qu'il ne supportera pas même s'il est lui-même surnommé par les douanières de "Dragueur moustachu". Une moustache. Voilà un nom féminin indiquant la masculinité. Cet homme n'était-il pas le fils,  le produit d'une femme? C'est sa mère qui a façonné sa vie à jamais. Elle lui apprenait que ses soeurs, la cadette comme l'ainée, étaient à son service. Il lui est interdit de se servir du thé lui-même. Il doit être servi par l'une de ses soeurs. Pour se laver les mains, pas besoin de bouger, l'une de ses soeurs s'occupera de la chose comme si on vivait encore au 18ème où je ne sais quel siècle. Même après leur mariage, les soeurs sont également le pur produit de la même mère : des personnages résignés, des personnes sans opinion et sans personnalité.

Aujourd'hui que les choses ont avancé les femmes réclament la parité, c'est comme si elle demandent la charité. Elles doivent s'affirmer, c'est tout. Les statistiques sont de leur côté. Les filles se scolarisent plus et plus longtemps que les garçons. Elles obtiennent leurs diplômes, décrochent des emplois jadis réservés aux hommes. Malheureusement, la majorité d'entre elles pensent que la réussite, la vraie, c'est d'avoir un mari....

dimanche 15 septembre 2019

La profession de femme (Acte IX)

Douée naturellement en marketing, cette publicitaire new-yorkaise de renom a le vent en poupe. Elle enchaîne les trouvailles et s'accapare d'un marché où la concurrence est une guerre sans merci. Hakima avait tout juste 19 ans lorsque sa mère Rahma, traductrice et interprète de profession, se décida à quitter le plus beau pays du monde pour s'installer aux States.

Rahma avait réussi le concours de "Arabic inguist" qui a eu lieu le 25 juillet 2000 à Genève. À cette époque, ce genre de concours ne se tenait pas encore dans les pays du Maghreb faute de candidats. C'était une pure coïncidence qu'elle se trouvait à Genève cet été là. Son mari devait rendre visite à sa sœur qui, depuis quelque temps, souffrait d'une maladie incurable et tabou à ce moment là : le SIDA.

C'est sa sœur aînée, Kenza, qui a payé ses études après le décès de son père. C'est grâce à la vente de l'atelier de menuiserie qu'elle était partie en Suisse avant d'obtenir son bac. Elle a dû travailler dur, surtout de nuit, pour subvenir aux besoins de ses 2 frères et 3 sœurs. Leur mère n'avait survécu que quelques semaines après la perte de son partenaire.

Rahma, devenue traductrice grâce à sa mère, secrétaire du Procureur du Roi, se rappelle exactement du jour où elle lui demanda de venir au tribunal pour traduire les propos d'un étranger accusé de pédophilie car aucun traducteur n'était disponible ce samedi 23 mai 1981. Elle avait la trouille...Elle n'était qu'une collégienne, qu'un  enfant qui maîtrisait plus ou moins l'arabe et le français. Elle ne voulait point être en contact avec un prédateur sexuel qui vise les enfants. Mais elle assura. Son avenir fut scellé à ce moment là.

Clairement douée depuis son jeune âge, Hakima a suivi les pas de sa mère : ne jamais craindre les hommes, mais prendre toujours ses distances...Elle a pu poursuivre ses études et se frayer un chemin dans le monde du marketing dans un contexte si difficile : la période postérieure au 11 septembre 2001 et à New York, la ville meurtrie.

Aujourd'hui, sa mère Rahma, partie à la retraite depuis deux ans et ayant préféré le retour au Maroc parce que telle était le souhait de son défunt mari, se retrouve coincée dans sa villa de 1000 mètres à Dar  Bouazza car les habitants des bidonvilles ont été relogés aujourd'hui dans des résidences à proximité de sa demeure. Elle craint pour sa vie, elle craint d'être attaquée par ces personnages qui ne portent pas d'armes, mais qui sont capables de tout. Hakima a le devoir d'être au chevet de sa mère. Reviendrait-elle? Ou, plus justement, viendrait-elle?

On n'en sait rien...Tout ce que l'on peut savoir c'est qu'elle soit épouse, mère, sœur ou fille, la femme peut être au service de son prochain, directement ou indirectement...

vendredi 13 septembre 2019

Le métier de femme (Acte VIII)

Bien qu'elle soit fragile et docile, la femme, comme l'homme aime l'aventure et les sensations fortes. L'homme peut être qualifié de téméraire, la femme aussi. Elle aime l'aventure bien plus que la majorité des hommes, contrairement à ce qu'elle laisse paraître.

Dans certains cas, elle peut être bien plus aventurière que l'homme. Les films, les séries et autres œuvres de fiction dépeignent la femme comme étant un être retiré, réservé, replié sur lui-même et inquiet tout le temps. Ce n'est pas vrai ... La femme n'est pas synonyme d'angoisse, ni d'inquiétude. Ses sentiments sont plus forts, c'est tout.

Bien des femmes défient la peur et la raison. Ce sont les lionnes qui partent à la chasse et se sont les femelles, toutes espèces confondues, les premières à être capturées. C'edt un témoignage qu'elles sont plus téméraires et moins peureuses. Non?

Sous-estimer la femme, c'est ne pas la connaître suffisamment pour juger...
Biologiquement moins solide que l'homme, mais elle peut prendre les mêmes risques, sinon plus.

mercredi 11 septembre 2019

Le métier de femme (Acte VII)

En cette rentrée scolaire, la femme fait les comptes : un plus un est égal à deux. Mais si 1+1 est égal à deux, comment est-il possible que 2 multiplié par deux est égal à 4 alors qu'une remise de 25 pour cent est prévue et annoncée si on inscrit les deux enfants ensemble. Comme elle, le mari a le tournis. Aucun problème n'était signalé au préalable. Il faut tout gérer sur le tas, dans l'immédiat...Si c'est si simple pour lui, pour elle c'est "la merde" toute cette histoire. 

La femme désire contrôler ce qui l'entoure même si cela la dépasse. Lui, quand tout dérape, c'est dans l'ordre des choses. Il a vite compris. Mais elle, elle ne veut rien comprendre, plus rien comprendre. Si c'est rose, c'est rose...si au départ c'était tout blanc, pourquoi ça tournerait au cauchemar?
Si pour lui, il n'y avait plus aucune vérité, pour elle, la vérité n'est pas plurielle.

La logique est ainsi perdue; la gestion des comptes aussi. Pourtant, tout cela devait être simple, une affaire très banale. Mais, c'est exactement l'inverse qui se produit. Comme son mariage qu'elle a toujours l'impression de ne plus contrôler, les comptes sont volatiles et finissent par lui échapper.

Il y a bien eu une remise, mais il y a eu aussi cet imprévu : les livres ont changé. Ceux du fils aîné ne conviennent plus à la cadette. Il y a donc un trou énorme dans ce budget aussi serré que la succession des Aids (fête de Ramadan, Aïd Elkébir et Achoura).

Elle a l'impression qu'une seule journée sépare les trois occasions impliquant de revoir, réviser, réadapter le budget. Vivre au dessus des moyens n'était jamais à l'ordre du jour, mais c'etait devenu finalement une habitude. Il faut faire avec, mais sans mauvaise surprise svp. Ne perturbez pas nos comptes svp. Laissez-nous vivre svp...SVP...

mardi 10 septembre 2019

Le métier de femme (Acte VI)

Je ne sais pas pourquoi on n'enseigne pas à l'école que la formation d'un fœtus débute par un la formation du cœur. A quatre semaine, le foetus qui  pèse moins d'un gramme est composé d'un élément central : le cœur. On peut l'entendre distinctement lors de l'échographie. Ce cœur microscopique palpitant fait la joie des couples qui s'y attendent. Si c'est la première fois, la femme est submergée par des sentiments si énormes et si complexes qu'elle ne peut décrire. Ce ne sont pas uniquement les émotions de joie et de surprise qui l'habitent maintenant, c'est le summum du plaisir et de la fierté. Concevoir un être, désirer se reproduire, avoir une descendance, s'éterniser par une partie de soi sont autant de pensées qui traversent l'esprit de la femme enceinte. Elle donne la vie...Elle est devenue, elle même, créatrice et donneuse de vie.

Mais, songez un moment à ce que peut ressentir une femme quand elle découvre qu'elle aura un bébé à la suite d'un viol. Elle n'aura certainement pas les mêmes pensées. C'est un cauchemar! C'est une situation cataclysmique! Que faire? C'est la question qui taraude son esprit pour le moment. Cet enfant, elle n'en veut pas. Elle n'a pas pensé auparavant à le concevoir. Si elle décide de le garder, il ou elle lui rappellera pour toujours le traumatisme qu'elle a vécu. L'enfant, lui-même ne connaîtra jamais son père car aucun des cinq gayards qui l'avaient violée ne fut interpelé par les forces de l'ordre.

Supposons qu'ils avaient été arrêtés, aucun d'entre eux n'accepterait d'être le père d'un tel enfant. D'ailleurs aucun d'entre eux ne mérite d'avoir une descendance. Voilà un être humain dont personne n'en veut avant même sa naissance. Voilà une femme qui se retrouve une seconde fois violée. On l'a violé à plusieurs et on est encore plus nombreux à violer son droit de s'en débarrasser et de tourner cette page sordide de sa misérable existence.

L'avortement est un droit dont la femme doit se prévaloir en ce genre de situation, mais elle en est privée. Elle sera accusée d'être meurtrière par bon nombre d'individus : dans notre société, plus de 90 pour cent sont contre l'avortement pour des raisons culturelles, religieuses ou autres qu'elle qu'en soit les motifs de ce choix, sans doute amère, mais salvateur pour une jeune ou moins jeune femme...
Il peut s'agir d'une femme mariée qui enfantera quelques mois plus tard un enfant qui portera le nom du mari malgré tout même si celui-ci était absent durant plusieurs mois.

Une calamité que certains accepteraient, mais qui n'accepteraient jamais que la femme décide autrement. Que Dieu nous préserve et vous préserve de toute pareille situation. Une situation où le métier de femme prend tout son sens et dans un monde où l'homme seul gouverne et décide pour lui pour elle qu'elle soit sienne ou non...
A suivre...

lundi 9 septembre 2019

Le métier de femme (Acte V)

Qu'elle soit coquette, allumeuse ou à la candeur repoussante, elle sera traquée, gênée non pas seulement par des sifflements comme on en faisait jadis et qui flattaient visiblement l'orgueil de toute femme, mais bien par des discours où l'obscène se mélange à l'obscur. Elle est poursuivie, pourchassée, interpellée, touchée...on dirait une gazelle qui vient de passer devant des félins affamés. C'est une proie à ne pas rater! Il faut au moins la gêner, la châtier d'être une femme.

Le harcèlement touche les femmes de tout bord, de tout âge qu'elles soient écolières, mariées, divorcées ou veuves. Parfois, le mot "gazelle" est rappelé à la passante. Loin de vouloir dire à celle-ci combien elle est élégante, cette comparaison n'est faite que pour rappeler à la femme qu'elle est une créature faible dépourvue de griffes. Les griffes et les canines sont l'apanage de ceux qui traquent, ces chasseurs toujours aux aguets. A les voir, on dirait des personnes sans armes. En vérité chacun porte en permanence une arme camouflée...

Ces jeunes harceleurs  sont en fait des apprentis violeurs. Ils ne tarderont à user de leur arme contre une fillette, une jeune femme ou une femme d'un âge plus avancé. Tout comme le harcèlement, le viol est une expérience surtout féminine. Elle ne devient masculine que lorsqu'il n'y a pas ou presque pas de femme. Dans les prisons, par exemple. Seulement, les conséquences de cet acte sordide sont énormes au point d'être désastreuses et incalculables, voire inqualifiables.

Comment peut-on décrire cet acte et ses conséquences souvent insurmontables? C'est un traumatisme! Au delà de toute blessure physique, les séquelles d'un tel drame font partie des expériences extrêmes sur le plan psychologique.

Une femme violée se retrouve coupable...coupable d'être au mauvais endroit et au mauvais moment...coupable d'avoir été choisie par un violeur cruel...coupable d'être une gazelle au lieu d'être un tigre...coupable de ne pas avoir su se défendre...coupable d'être une femme au lieu d'être un homme. 
Quoi de plus mesquin que de renier son identité sexuelle à cause d'un acte sexuel?

Le métier de femme (Acte IV)

Elle domine le monde celle-là ! Elle est plus forte que ses congénères qu'ils soient des hommes ou des femmes. Elle a ce don de prédire l'avenir, de vous dire ce qui va et ce qui ne va plus dans votre couple, dans votre vie personnelle ou professionnelle. C'est une voyante. Elle peut vous faire part de ses craintes, décrire avec précision vos envies et vos désirs les plus secrets. Elle peut voir dans les yeux de ses visiteurs la tristesse, l'inquiétude, le désarroi et l'impuissance. Elle a vocation de femme dominante dans la sphère qui est la sienne. 

Pourtant, cette femme n'exerce ce métier que depuis une dizaine d'années. Après le décès de son mari, "magicien" de profession, elle était contrainte de chercher une source de revenus. Mais en 25 ans de mariage, elle n'avait appris que les tours de son défunt mari. Elle ne maîtrisait rien d'autre que les activités d'une diseuse de bonaventure. Elle a commencé. Cela a marché à merveille. 

Ses jeunes filles, expertes en réseaux sociaux collectent facilement pour elle sur le net toutes les données sur les clientes et les clients. Cette clientèle connectée facilite la tâche. Sur Insta, sur le face, le client a déjà tout dévoilé : ses désirs, ses réussites, ses craintes et ses faiblesses. C'est une bénédiction, le net!

Heureusement, son mari n'était ni pilote, ni astronaute. Il n'était pas non plus ni juge, ni avocat. Mais il savait juger, défendre et prendre les cieux pour le faire: vivre et faire survivre les siens. Cela a suffi à faire d'elle ce qu'elle était devenue: une personne qui ne sait rien, mais qui maîtrise tout. 

Elle contrôle sa clientèle, la tient en haleine exactement comme chaque client désire au fond de lui. Car quand tout vous échappe, vous aurez besoin que l'on contrôle pour vous le monde qui vous entoure. Elle force le respect de tous. Même les plus sceptiques la croient dotée de pouvoirs surnaturels. C'est vrai. Elle a un pouvoir surnaturel, celui de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille malgré tout. Oui, malgré tout...
A suivre ...


dimanche 1 septembre 2019

La profession de femme (Acte III)

Certaines femmes méritent des statues. Ces femmes que je rencontrais au bord du train reliant Marrakech à Tanger sont à applaudir. Elles ne pèsent chacune que quelque cinquante kilogrammes au départ, mais plus de cent au retour. Pour échapper aux agents de la douane, elles enfilent une trentaine, sinon une centaine de pyjamas, se coiffent d'une multitude de foulards. Elles grossissent pour la bonne cause: le pain quotidien.

On doit les admirer ces femmes aussi que l'on nomme les mulets. Pour moi, les mulets sont leurs maris incapables d'un tel exploit : défier les autorités, le mauvais temps, les intempéries tout en portant une centaine de kilos leur courbant le dos pour quelques sous. Ces femmes remplacent les hommes, dépassent les hommes...

Tout au long du trajet reliant les villes du Sud à celles du Nord, elles racontent leurs aventures et surtout leurs mésaventures conjugales. L'une d'elles avait découvert que son mari la trompait, l'a même pris la main dans le sac. Elle a vite compris qu'il attendait juste qu'elle prenne le chemin de la gare pour que sa convive vienne la remplacer.

Elle raconte aussi comment, par perspicacité, elle avait dû pardonner un acte aussi sordide pour protéger son foyer. Les autres étaient toutes d'accord et se félicitaient qu'une des leur puisse mettre tout le mal au second plan pour que la routine ne soit perturbée par un acte d'une lâcheté et d'un cynisme extrêmes.

Ces hommes ingrats sont des chats, voire des rats, avec qui il faudrait continuer à coexister même s'ils salissent le foyer, disent-elles. Ces femmes et bien d'autres sont admirables. Elles sont si rationnelles qu'on dirait des hommes, si fières d'avoir pardonné qu'on dirait des déesses. Prendre leur mal en patience est leur devise. Eles sont de vraies femmes ces Marocaines oubliées...  
À suivre...